Somptueuse: c'est le mot qui vient à l'esprit à l'ouverture de la valise, quand se montre au grand jour cette Rickenbacker 330 dans sa finition naturelle (en bois d'érable). Cette esthétique hors-normes, à l'esprit art-déco plus que revendiqué, est absolument fascinante, surtout dans cette finition naturelle, moins typée que les versions (magnifiques, du reste) Fireglo ou Jetglo, inséparables des noms célèbres (de Pete Townshend à Peter Buck en passant par Paul Weller et Susanna Hoffs) qui l'ont popularisée. Dans tous ses coloris, la Rickenbacker 330 est un plaisir pour les yeux. Mais la Mapleglo est pour moi la perle de la série.
Quant au reste: branchée sur mon petit ampli Fender Superchamp XD, c'est immédiatement extraordinaire. Le carillon byrdsien surgit comme par enchantement. Les accords plaqués vous font partir au Marquee de 1965. Mais qu'on ne pense pas que cette guitare soit uniquement destinée au rock des années soixante. Les micros Hi Gain sont capables de mordre et de gémir. Depuis les quelques jours que je joue sur cette guitare, je m'aperçois qu'elle est presque bonne à tout faire. Si vous êtes comme moi amateur de sons aussi divers que ceux de My Bloody Valentine, des Pale Saints, ou de Grizzly Bear, essayez cette merveille et vous serez abasourdis par ce qu'elle peut faire.
Je viens de l'essayer sur mon Marshall Bluesbreaker: une alliance curieuse au premier abord. Eh bien quelle surprise! A n'en pas croire ses oreilles tellement c'est beau.
Quant au manche: certains disent qu'il est trop étroit. Ce n'est pas mon avis. Bien que n'ayant pas des doigts de fée, j'y ai tout de suite trouvé mes repères et je m'y sens comme chez moi, comme si je n'avais jamais joué que sur cet instrument.
Je crois avoir trouvé la route vers le Wonderland guitaristique.